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Psychothérapie en rupture amoureuse. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 74.




Blessée, salie par l’épreuve d’une rupture après quatre années de relation, Mélanie suit une thérapie mêlant hypnose, technique des mains de Rossi et exercice de la vague magique. Jusqu’au sentiment, au fil des séances, d’être « sortie » de cette relation.

Ce texte vise à partager les différentes étapes de la psychothérapie d’une jeune patiente de 26 ans, venant suite à une rupture amoureuse et n’ayant jamais expérimenté l’hypnose et l’expérience de la thérapeute que je suis, qui découvre chaque jour un peu plus sa créativité et la laisse prendre la place qu’elle a à prendre depuis la fin de sa formation en hypnose et thérapie brève en décembre 2022 (IMHEN de Normandie).

Ce texte est aussi une première pour moi : s’autoriser à écrire et le faire partager.

PREMIÈRE ET DEUXIÈME RENCONTRES : ÉLABORATION DE LA DEMANDE ET SON CONTEXTE.

Mélanie consulte à la suite de la séparation initiée par son conjoint Pierre après quatre ans de relation. Elle évoque une influence toxique d’un couple d’amis de ce dernier qui lui renvoyait constamment qu’elle n’était pas assez bien pour lui. Propos qu’il répercutera sur elle régulièrement. « Tu as pris trop de poids, comment puis-je te désirer ? » A Noël, lorsqu’elle lui demande ce qu’il souhaite comme cadeau, il lui répond : « Je veux rien, juste une femme qui s’assume et non une moche. » Elle subit des humiliations par ce couple d’amis qui, pour la préparation de l’anniversaire de Pierre, ne lui laissent aucune possibilité de prise de décision. Ils organisent une grande soirée qui ne correspond pas aux préférences habituelles de Pierre, ils forcent Mélanie à porter les vêtements de cette autre femme, trop grands pour elle. Pierre reprochera à Mélanie l’organisation de cette soirée.

Pierre et ses amis veulent qu’elle LEUR fasse un enfant. Elle s’y oppose. Pendant cette séance, j’oserai lui dire que cette séparation est le plus beau cadeau qu’il a pu lui faire, même s’il lui est impossible de le ressentir comme tel pour le moment. Lors de la deuxième séance, Mélanie commence déjà à ressentir quelques bienfaits de cette séparation, elle revoit des amies, prend du plaisir à faire des choses simples. Elle envisage la possibilité de changer de région mais cela correspond davantage à une fuite. Elle a peur de le voir partout. Elle évoque l’apparition de troubles alimentaires à tendance restrictive et une augmentation de sa pratique sportive. Elle souhaite perdre les 10 kilos pris durant cette relation. Il a altéré son image de soi. Elle ne peut plus se regarder dans le miroir. Elle a déjà perdu 9 kilos et s’est déjà fait vomir à deux reprises par culpabilité d’avoir mangé. Elle n’a pas d’antécédents de trouble du comportement alimentaire. Je ressens une certaine urgence à l’aider à trouver les ressources nécessaires pour endiguer ce processus.
D’abord sur un versant plus intellectualisé à la façon d’une éducation thérapeutique, je valide son désir de perte de poids et lui donne des informations sur le métabolisme de base et comment la restriction alimentaire a pour effet de le ralentir. Je ressens bien qu’elle prend toutes ces informations mais que nullement cela ne s’ancre en elle. Gratter la glace sur le haut de l’iceberg n’est pas suffisant, c’est sous l’eau qu’il faut que je l’accompagne.

TROISIÈME RENCONTRE : LA VAGUE MAGIQUE.

Lors de cet entretien, elle me dit ne pas avoir trouvé de solutions aux problèmes alimentaires. Les quelques périodes où elle a pu s’autoriser à manger avec un léger appétit, l’augmentation du sport a été la solution.
- Mélanie : « J’ai tellement peur qu’on ne m’accepte pas comme je suis. Qu’est-ce qui me dit que si je rencontre quelqu’un d’autre cela ne recommencera pas ?
- Thérapeute : Qu’est-ce qui vous empêche d’avancer ?
- Mélanie : Les mots qu’il a pu me dire. J’étais incapable de partir. Il m’a salie. » Me vient alors à l’esprit l’image d’une eau, d’une mer qui lave dont les vagues apportent les ressources et repartent avec le mauvais, avec ce qui l’entrave. Je lui propose alors de découvrir l’hypnose. Elle accepte. Je lui demande au préalable si elle a peur de l’eau. Cela n’est pas le cas.

PROTOCOLE :
- Th. : « Préférez-vous avoir les yeux ouverts ou fermés ?
- Mélanie : Fermés.
- Th. : Juste avant qu’ils ne se ferment, je vous laisse fixer quelques instants un point au niveau de la ligne d’horizon, ni trop haut ni trop bas. Voilà, comme ceci. Vous observez intensément, profondément ce point et tous ses détails : sa couleur... sa forme... sa taille... Et vous constatez comme avec un appareil photo que vous pouvez zoomer ou dézoomer, le voir plus précisément dans ses détails ou bien plus flou. (Les paupières clignent davantage.)
- Th. : Très bien, les paupières cherchent à se fermer et se ferment (ratification). Pendant que les yeux sont fermés, une part de vous entend tous les sons autour de vous, propres à cette pièce ou bien extérieurs. Ces sons vous accompagneront et ne vous dérangeront pas. Maintenant votre attention se focalise sur la façon dont votre corps est posé dans son fauteuil, la façon dont le dos perçoit le rebond, le confort de son dossier. La façon dont vos épaules sont positionnées... la façon dont votre bassin est confortablement installé... puis vos jambes... vos genoux... vos pieds... bien ancrés dans le sol, et même de vous amuser à sentir comme les orteils ont envie de bouger légèrement pour ressentir le contact de la chaussure. Maintenant derrière les paupières vous percevez le chemin qui mène à une plage... que vous connaissez ou bien imaginaire... ça n’a pas d’importance. Les pas vous emmènent progressivement, tranquillement, vers cette mer dans laquelle vous rentrerez tout à l’heure, mais pas tout de suite... Je ne sais pas comment vous êtes, si vous êtes habillée, en maillot de bain ou nue... seule vous savez... Les yeux observent l’horizon, les vagues qui viennent et repartent au rythme que vous souhaitez, ce qui est juste confortable pour vous. Cette mer a un pouvoir magique, elle permet à celui qui s’autorise à y entrer de laisser partir ce qui n’est pas bon pour lui et de prendre ce dont il a besoin, de laisser rentrer en soi les ressources qui permettront d’avancer. Indiquez-moi lorsque vous êtes au bord de la plage... quand les pieds ressentent la sensation de l’eau... sa température. Le corps avance progressivement... à son rythme et rentre dans l’eau... jusqu’au niveau où c’est confortable pour vous. Lorsque c’est OK pour vous, faites-moi signe... OK, parfait ! Pouvez-vous me dire où arrive l’eau ? (elle me montre sa poitrine). Parfait, au niveau du coeur... Vous êtes là, stable, et vous regardez cette vague qui arrive tranquillement, à son rythme... Elle vient toucher votre coeur et vous constatez qu’en repartant elle emporte avec elle une des choses qui n’est pas bonne pour vous... que ce soit sous forme d’image... de symboles... de mots... ou tout autre chose... Et vous la regardez partir loin... loin... très loin... et puis vous observez cette nouvelle vague qui arrive pour vous apporter ce dont vous avez besoin... quelque chose de connu... ou quelque chose de nouveau... et vous pouvez vous autoriser à ressentir ce cadeau en vous, peu importe ce que c’est... seule vous savez... La conscience n’a pas besoin de savoir, l’inconscient sait ce qui est bon pour vous... » Puis nous répétons la même séquence avec d’autres vagues en insistant « sur le fait que les vagues repartent loin jusqu’à ce que vous ne les voyiez plus, jusqu’à oublier... ces mots... ces images... Vous ressentez en vous ce qu’il vous est nécessaire... pour vous sentir gagner en légèreté... ce qui va vous permettre, lorsque vous sortirez de l’eau, de prendre le chemin que vous devez prendre... ».
- Th. : « Comment c’est en vous ? Comment vous vous sentez ?
- Mélanie : Bien.
- Th. : Est-ce suffisant ou est-il nécessaire de continuer ?
- Mélanie : Peut-être encore un peu.
- Th. : Parfait, alors continuez... faites ce que vous avez à faire... seule vous savez ce qui est bon pour vous. Je vais me taire quelques instants pour vous laisser finir... Et lorsque ce qui doit être fait est fait, vous me faites un signe (silence de 3 minutes)... »
- Th. (après le signal) : Maintenant, vous allez commencer à sortir de l’eau, à votre rythme. Je ne sais pas si vous vous retournez sans regarder derrière ou si vous sortez en reculant. Ça n’a pas d’importance... uniquement ce qui est bon pour vous... Et tout en sachant que vous aurez la possibilité de revenir sur cette plage lorsque vous en aurez besoin, aussi souvent que nécessaire... pour ne pas vous laisser submerger... (3 répétitions de la suggestion). Vous oublierez de cette séance ce dont vous n’avez pas besoin, vous garderez uniquement ce qui est utile pour vous (suggestion d’oubli afin de renforcer la suggestion faite sur l’amnésie de ce qui est mauvais lorsque la vague repart loin). Voilà, maintenant vous marchez pour quitter cette plage et à chaque pas vous revenez de plus en plus ici et maintenant avec moi. »

ÉCHANGE DE FIN, PETIT RETOUR D’EXPÉRIENCE :

- Th. : « Comment vous vous sentez ? Un commentaire ?
- Mélanie : Bien. Cela permet de laisser les choses loin et avancer. Prendre du recul.
- Th. : Vous sentez que cela vous a été utile ?
- Mélanie : Oui.
- Th. : Nous n’allons pas débriefer davantage car l’exercice va continuer à agir. Et comme je vous le disais, vous referez cet exercice quand vous en aurez besoin, autant de fois que nécessaire et où vous le souhaitez... chez vous... ou ailleurs. Et vous me redirez la semaine prochaine ce qui a déjà changé, OK ?
- Mélanie : D’accord. »

QUATRIÈME RENCONTRE : ÉVALUATION DES CHANGEMENTS RESSENTIS ET MAINS DE ROSSI

- Th. : « Comment vous sentez-vous ?
- Mélanie : De mieux en mieux.
- Th. : Comment c’est mieux ?
- Mélanie : Je suis pas mal occupée. Je me fixe des nouveaux objectifs. Je cours beaucoup car je me suis inscrite à des concours d’athlétisme. Je sors avec des copines et j’ai un projet de vacances.
- Th. : Bien. Et au niveau alimentaire ?
- Mélanie : Cela dépend des jours. C’est plus compliqué quand je suis au travail. Je ne mange presque pas. Je ne prends pas le temps de me faire à manger.
- Th. : A la maison ?
- Mélanie : Non. Je vais courir, donc il faut que je mange.
- Th. : Est-ce que vous pouvez vous autoriser à vous obliger de vous préparer une gamelle ?
- Mélanie : Oui, je devrais.
- Th. : Comment vous êtes-vous sentie après notre dernière séance ?
- Mélanie : Libérée ! Je pense de moins en moins à la séparation. Avant c’était davantage présent.
- Th. : Bien. Et l’image de vous-même ?
- Mélanie : C’est encore compliqué. Je ne vois pas comme je suis.
- Th. : Avez-vous moins l’impression d’être salie ?
- Mélanie : Oui... encore un peu.
- Th. : D’accord. Vous ressentez votre image encore un peu salie mais vous ressentez pleinement cette libération de la séparation.
- Mélanie : Oui. De me dire que c’était un cadeau qu’il soit parti, c’était pas possible, et plus ça va, plus je me rends compte que si, en fait. Je suis bien mieux maintenant que pendant la relation de quatre ans.
- Th. : De quoi auriez-vous besoin aujourd’hui pour vous sentir mieux ? Qu’un jour vous vous disiez que vous n’avez plus besoin de venir me voir ?
- Mélanie : La confiance en soi, car elle est absente dans tout, même au travail.
- Th. : Quel serait le premier signe que cette confiance commence doucement à revenir ?
- Mélanie : En allant vers les autres ?
- Th. : L’avez-vous déjà ressentie cette confiance ?
- Mélanie : Oui.
- Th. : Dans quel domaine c’est le plus difficile cette confiance ?
- Mélanie : L’apparence. Avant cette relation, je m’assumais et vivais très bien avec mon corps.
- Th. : En gros, vous êtes en train de me dire que vous avez une partie de vous qui sait, qui connaît cette confiance en soi, et qu’il y a une autre partie de vous encore sous le coup du traumatisme de cette relation qui l’ignore. Elles ne communiquent pas ces deux parties. Peut-être ont-elles des choses à se dire, à s’offrir l’une à l’autre ?
- Mélanie : Oui, je crois.
- Th. : Voulez-vous que nous les laissions communiquer ensemble, se dire ce qu’elles ont à se dire, s’écouter mutuellement, qu’elles s’offrent ce qu’elles ont à s’offrir ?
- Mélanie : Oui. »

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Delphine Le Gris

Psychologue clinicienne diplômée en 2013 d’un master Psychologie clinique et pathologique. Formation à l’hypnose et aux thérapies brèves au sein de l’IMHEN de Normandie en 2021-2022. Exerce en libéral depuis 2020.

N°74 : Août / Sept. / Octobre 2024

La puissance thérapeutique de la relation humaine

Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°74 :

Si la prise en compte du corps relationnel est au centre des changements en thérapie, cela implique pour le thérapeute d’être attentif au contexte relationnel favorisant les processus dissociatifs. Et pour favoriser les processus de réassociation, le thérapeute doit être en capacité de modifier les interactions qui entretiennent le problème.
. Nathalie Koralnik, dans un texte clair et pédagogique, nous montre comment la prescription du symptôme permet à des parents consultant pour des problèmes récurrents, avec une escalade symétrique de disputes et de crises, de retrouver une relation éducative positive, les parents pouvant s’investir dans un rôle de co-thérapeutes. L’approche stratégique, lorsqu’elle est pensée de manière coopérative, est vraiment un outil de choix pour sortir des impasses relationnelles.


Delphine Le Gris nous parle de Mélanie, une jeune femme en grande souffrance après une rupture sentimentale où la relation de couple était depuis longtemps perçue comme maltraitante. En s’immergeant dans l’histoire de sa patiente, l’image de la mer et de l’eau est apparue, avec des vagues réparatrices permettant de retrouver les ressources enfuies et de rendre possible l’oubli des relations difficiles emportées au large. Nous voyons ainsi l’importance pour le thérapeute de se connecter à l’histoire racontée par le sujet pour ouvrir un imaginaire partagé, dans lequel la vie relationnelle va reprendre sa place.

Michel Dumas évoque l’histoire de Stéphanie, confrontée à la déliquescence de la relation avec son mari qui, le plus souvent, met en scène sa tristesse et se réfugie devant son téléviseur. Elle ne parvient pas à aborder avec son conjoint cette situation où elle se sent de moins en moins aimée, car elle a peur d’un conflit qui provoquerait les conséquences qu’elle redoute. Après un recadrage : « si tu fais l’agneau, tu trouveras le loup qui te mangera », le thérapeute prescrit trois tâches stratégiques possibles pour sortir de ce cercle vicieux relationnel.

Jérémie Roos nous raconte comment la situation bloquée de Zohra, attaquée par un chien, a pu évoluer grâce au sous-main de son bureau utilisé comme une scène imaginaire. Celle-ci permettra l’émergence de nouvelles formes relationnelles, ouvrant de nouveaux possibles grâce au soutien de la relation thérapeutique.

Gérard Ostermann nous présente la synthèse effectuée par,  Michel Ruel, à partir du travail de la CFHTB, sur l’utilisation de l’hypnose pour faire face à la souffrance au travail. Il rappelle l’importance de différencier le pré-effondrement de l’effondrement dans ces prises en charge. L’illustration clinique de la situation inquiétante d’un cadre d’entreprise subissant un début de désocialisation met en évidence l’intérêt du travail avec les métaphores pour retrouver des objectifs atteignables.

Morgane Monnier, quant à elle, nous présente l’intérêt de l’hypnose et des thérapies brèves pour améliorer les prises en charge en psychomotricité.Dans le dossier thématique « Thérapie et relation ».

Géraldine Garon et Solen Montanari mettent en lumière la puissance thérapeutique de la relation humaine lorsque le thérapeute et le patient entrent dans un processus de co-construction par un travail de questionnement permettant l’émergence d’un imaginaire partagé. Elles montrent, à travers les situations de Lou (qui se plaint de tics) et de Mathilde (présentant un excès de poids), comment l’externalisation nourrit le processus thérapeutique en favorisant l’accordage. Cet article décrit très bien l’apport de la TLMR à la mobilisation des ressources et au repositionnement du sujet. .

A partir de trois situations cliniques, Charlotte Thouvenot décrit avec précision l’importance de la carte du remembering pour retrouver une relation vivante et faire l’expérience de l’estime de soi.

Olivier de Palézieux développe une meilleure compréhension du concept d’empathie, au centre de la relation. Pour cela, il en décrit l’historique et les variations de sens. Il illustre l’intérêt de sa réflexion à propos du cas de Lucas présentant un TSA (trouble du spectre autistique).

Vous retrouverez la chronique de Sophie Cohen sur une première consultation autour de la détresse conjugale et des réseaux sociaux, celle de Sylvie Le Pelletier-Beaufond « Passer les portes secrètes et apaiser les craintes ». Tandis que Stefano Colombo et Muhuc vous feront découvrir ce qui peut se cacher derrière la « peur du conflit ».

Livres en bouche du mois.


Laurent GROSS
Hypnothérapeute, Formateur en EMDR - IMO à Paris, Marseille, Annecy, Bordeaux, Suisse (Genève,... En savoir plus sur cet auteur

Rédigé le 19 Avril 2025 à 19:57 | Lu 35 fois



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